Dolores Ibárruri
- 15 juin 2020
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"Ouvriers ! Paysans ! Antifascistes ! Espagnols patriotes ! Face au soulèvement militaire fasciste, tous debout ! Défendons la République !"- Dolores Ibárruri
"Défendons les libertés populaires et les conquêtes démocratiques du peuple !"
- Dolores Ibárruri
"Femmes, héroïques femmes du peuple ! Souvenez-vous de l’héroïsme des femmes des Asturies en 1934. Luttez vous aussi aux côtés des hommes pour défendre la vie et la liberté de vos enfants que le fascisme menace !" Dolores Ibárruri
"Soldats, fils du peuple ! Restez fidèles au gouvernement et à la République, luttez aux côtés des travailleurs, aux côtés des forces du Front Populaire, aux côtés de vos parents, de vos frères et de vos camarades !"-Dolores Ibárruri
Très connue sous le nom de "La Pasionaria", Dolores Ibárruri est née en 1895 dans une province du Nord de l'Espagne.
Elle rêve de devenir enseignante mais sa famille n’en a pas les moyens.

De couturière à femme de ménage, elle enchaînera donc plusieurs emplois sans grande conviction jusqu’à son mariage en 1916 avec un militant socialiste.
De ce mariage, naîtront six enfants dont quatre mourront très jeunes.
La situation financière de leur famille n’est alors pas au beau fixe, d’autant que son époux est en grève après avoir participé au mouvement de 1917.
Inspirée par les ouvrages de Karl Marx, Dolores militera alors aux côtés de la jeunesse socialiste, et écrira notamment sous le pseudonyme de « La Pasionaria » dans la presse ouvrière dès 1918.
Entre 1919 et 1921, elle se ralliera au communisme international puis participera à la fondation du parti communiste espagnol.
Populaire et respectée, Dolores sera élue au comité central du Parti Communiste d'Espagne en 1930.
En 1931, Dolores rejoint Madrid et quitte son mari avec qui, elle gardera des liens d'amitiés.
Installée dans la capitale, elle deviendra responsable du journal du parti. Ses articles ne passeront pas inaperçus et elle se fera arrêter en 1931.
En prison, elle ne passera pas inaperçue en proposant une grève de la faim aux autres.
C'est en 1933, qu'elle fondera Mujeres Antifascistas, une association de femmes contre le fascisme et la guerre. Durant la même année, le PCE l'envoie comme déléguée à Moscou, ce voyage la marquera.
Après la violente répression de la révolution asturienne, en 1934, le comité Mujeres Antifascistas se transforme en protection des enfants d’ouvriers devenus orphelins.
Elle prendra le risque de faire passer clandestinement des enfants vers Madrid.
Toutes ses activités militantes ne lui permettent pas de s'occuper correctement de ses enfants. Elle prend donc la décision de les éloigner et de les envoyer vivre en Union Soviétique.
En 1936, lorsque le Front Populaire remporte les élections, elle est élue députée des Asturies. Elle obtiendra la libération de prisonniers en visite à Oviedo.
En juillet, lorsque la guerre civile d'Espagne éclate, elle prend la parole au Ministère de l'Intérieur pour défendre la république.
Ses paroles :
« Ouvriers ! Paysans ! Antifascistes ! Espagnols ! Patriotes ! Face au soulèvement militaire fasciste, tous debout pour défendre la République, pour défendre les libertés populaires et les conquêtes démocratiques. Tout le pays vibre d’indignation devant ceux qui veulent engloutir l’Espagne dans un enfer de terreur et de mort. Les fascistes ne passeront pas. No pasaran. »
Ce cri, "No pasaran" devient le mot d'ordre contre les nationalistes. Cet épisode transformera Dolores en symbole populaire, au point que le mythe dépasse souvent la réalité.
Infatigable, Dolores mobilise et rassemble. Elle se rend en France pour rencontrer Léon Blum. Ses actions lui valent une grande popularité dans l’opinion publique communiste.
Dès lors que les troupes franquistes entrent finalement dans Madrid en avril 1939, Dolores s’exilera en Union Soviétique où elle poursuit ses activités militantes.
En 1942, son fils Rubén meurt au front au cours de la bataille très meurtrière de Stalingrad. Terrassée par ce nouveau drame, Dolores prend le rôle de secrétaire générale du PCE, qu’elle gardera jusqu’en 1960 où elle deviendra Présidente du Parti.
A la mort de Franco en 1975, Dolores rentre en Espagne, où elle se fait rapidement élire députée aux Cortes, plus de quarante ans après sa première élection de 1936.
Dolores Ibárruri meurt en 1989, à l’âge de 93 ans, d'une pneumonie.
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