NANCY WAKE
- Yasmine MAROK
- 15 juin 2020
- 4 min de lecture
Nancy Wake est une femme espionne et agent secret d'origine Australienne, née le 30 août 1912 à Wellington capitale de la Nouvelle-Zélande.
En 1914, sa famille décide de s'installer en Australie, où elle passera toute son enfance dans la ville de Sydney.
A 16 ans seulement, la jeune Nancy quitte seule l'Australie après ses études, et décide de partir pour l'Europe, via Vancouver et New York, et débarque à Liverpool en Angleterre.
Son but étant d'être embauchée par un journal, elle s’inscrit à Londres dans une école de journalisme, et trouvera finalement un travail de reporter indépendante à Paris.
En 1933, avec la montée d’Hitler au pouvoir , elle voyage à Vienne et à Berlin. Elle assiste alors à de nombreuses scènes d'antisémitisme qui seront à l’origine de son engagement.
En 1936, alors qu'elle est en vacances estivales à Juan-les-Pins, une station balnéaire d'Antibes dans les Alpes Maritimes, elle rencontre un industriel français nommé Henri Fiocca.
Début d’année 1939, Henri la demande en mariage, proposition que Nancy accepte. Elle passera son été en sa compagnie lors de vacances à Cannes.
Renonçant à son appartement de Paris pour aller dans le Midi, elle louera une maison dans une station thermale d'Angleterre pour y passer quelques temps avant de partir faire sa vie en France.
Lorsque survient la déclaration de guerre le 3 septembre 1939, Nancy se trouve à Londres. Elle annule son séjour en station thermale, et dès le lendemain, décide de retourner en France, dans le Midi. Elle épousera Henri Fiocca à l’hôtel du Louvre à Marseille le 30 Novembre 1939.
Entre 1940 et 1943, au début de de la Seconde guerre Mondiale, elle rejoignit les résistants Français afin de les accompagner dans leur lutte contre les nazis.
Membre de la Résistance intérieure Française, elle intègre le célèbre réseau d’évasion Pat O’Leary. Encore aujourd’hui, la filière est considérée comme la plus active en France pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Il fut renommé le réseau Françoise, suite à l'arrestation en mars 1943 de son chef Pat O'Leary, pseudonyme du médecin militaire belge Albert Guérisse.
Elle y occupa le poste de courrier auprès d’Ian Garrow (officier Britannique) et d’Albert Guérisse (médecin militaire et un résistant
belge .)
En octobre 1941, Ian Garrow est arrêté puis condamné à dix ans de mise en détention. Elle l’aidera à s’évader de la prison de Mauzac le 8 décembre 1942.
C’est durant cette période que Nancy fut la plus recherchée par la Gestapo Allemande. Bien plus maligne qu’eux, elle déjouait les pièges des Nazis à chaque tentative ; ainsi, ils la surnommèrent « La Souris Blanche ».
Albert Guérisse (alias Pat O’Leary) fut arrêté le 2 mars 1943.
Après avoir été arrêtée à son tour, Nancy fut torturée puis libérée, les Allemands n'ayant toujours pas réussi à établir sa véritable identité.
Nancy Wake quitta la France pour l’Angleterre, via les Pyrénées et l’Espagne, par Besalú, Madrid puis Gibraltar et l’Écosse après une traversée qui dura dix jours.
À Londres, elle retrouva l'officier Ian Garrow.
Nancy ne voulait pas revenir en France pour le compte des Anglais.
Elle demanda un rendez-vous avec André Dewavrin, le colonel Passy, un officier Français chef du BCRA (les services secrets de la France libre), et lui proposa ses services afin de travailler pour lui.
Ce dernier refusa, et déclina sa proposition, se méfiant d’elle probablement en raison de sa nationalité.
Peu après, c’est la SOE ( Special Operations Executive ), qui, ayant surveillé sa démarche auprès du colonel Passy, prend contact avec elle et la recrute.
En 1944, elle devint donc agent secret du SOE. Elle suit un entrainement et fini par être envoyée en mission en France, cette dernière consistant à être le courrier du réseau FREELANCE de John Hind Farmer, dit « Hubert », agent secret Britannique du SOE et chef du réseau FREELANCE, en Auvergne, pour aider la Résistance à préparer le soulèvement armé qui doit assouvir le débarquement en Normandie.
Elle porta secours aux pilotes d'avions Britanniques, mais on lui demanda également d'aider à la formation et à l'organisation des combattants de la résistance.
Elle jouait le rôle de passeuse, leur fournissant de faux papiers les aidant à franchir les montagnes afin qu'ils puissent regagner en toute sécurité la Grande-Bretagne.
La jeune femme était également réputée pour être un excellent soldat, qui ne perdait jamais son sang-froid et était une tireuse hors-pair.
En juin, un jour où son unité fut prise de court par une attaque surprise du local de la Gestapo de Montluçon, elle prit les commandes de la section dont le chef avait été tué en menant habilement une retraite sans aucune perte humaine supplémentaire, tuant elle-même une sentinelle allemande.
À la fin de l’été 1944, elle rentre en Angleterre.
Après la guerre, elle reçoit plusieurs médailles. Les Anglais décorèrent Nancy de la "médaille de George"; les Français lui décernèrent trois croix de guerre ainsi que la médaille de la résistance et les Américains lui remirent la médaille de la Liberté. Elle fut plus tard sacrée Chevalier de la Légion d'honneur, la plus grande récompense, devenant la femme la plus décorée de la Seconde Guerre mondiale.
Elle travaillera ensuite pour le service de renseignements du British Air Ministry.
Elle épousera John Forward en 1957.
Elle repartira en Australie dans les années 1960.
Nancy décéda le 7 Août 2011, à l'âge de 98 ans, à Kingston Upon Thames, au sud-ouest de Londres en Angleterre, où elle résidait depuis 2006.
Le 10 mars 2013, conformément à ses volontés, ses cendres sont dispersées dans un bois voisin du château de Fragne, à Verneix dans le département de l'Allier en région Auvergne-Rhône-Alpes, dans le secteur où elle a effectué sa mission en 1944.
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